lundi 30 août 2010

Le libéralisme engendre le communautarisme

repas de ramadan pour les militants NPA à port leucate






Ramadan, fête médiatico-républicaine

C’est surtout dans les cercles d’extrême droite que l’on s’est ému mais avez vous remarqué cet été

la prolifération des publicités halal sur tous les supports,( ici )

ou celle des quick sans porc servant du halal uniquement

ou encore des difficultés de cantine dans l’équipe de France de Football ( ici )

ou enfin de ces entreprises gérant de façon tout à fait exceptionnelle en “mêlant astuce et souplesse” le Ramadan de certains de leurs employés.

Ces événements, qu’on le veuille ou non, interpellent au delà des 15% d’aficionados du FN. Et au delà même des milieux chrétiens qui voient ainsi le paysage christianisé de la France menacé. Ils devraient interpeller aussi et surtout les milieux laïcs. Si certaines voix se sont exprimées elles se sont peu fait entendre. Personne pour oser affirmer que ces tendances menacent le vivre ensemble. Elle ne menacent ni le christianisme ni la France, simplement les Français.

Le marché s’en mêle

C’est d’ailleurs fort subtilement qu’une vache proclamait en 4*3 : “Fièrement halal”. Qui empêchera demain le français de base à afficher “Le porc y a que les cons qui en mangent pas !” ? Et bien tout le monde, les maires, la préfecture, les députés, la gendarmerie. Pour la bonne raison que cet affichage contreviendrait à quelques dizaines d’articles de loi de l’injure à la xénophobie, suspect d’intentions racistes ou autre.

Nous vivons dans un pays où il est aisé et bienvenu de critiquer la religion dominante (pour pas faire vieux jeu) et de se montrer courtois envers l’Islam (pour (par)être tolérant et accueillant).

Nous vivons dans un pays où les chefs d’entreprises ont enfin pris conscience du blé qu’il y avait à se faire en développant des “niches confessionnelles”.

Arabe=Musulman=Halal Toutes ces égalités sont fausses, mais c’est leur schéma logique.

Le publicitaire : “ Suffit de le marteler et ça va marcher. Tu vas voir, tous les rebeus des cités vont venir s’approvisionner chez nous. Ceux qui s’en foutaient, comme çà, ils suivront les autres, mi contraints mi enthousiastes. Ils auront l’impression de vivre en phase avec leur culture d’origine

S’afficher musulman, le revendiquer, en tirer un fierté, ces attitudes en partie fabriquées par les publicistes, tendent à se développer chez les jeunes et ce en dépit de leur méconnaissance de l’Islam. Extérioriser sa foi quoique minoritaire c’est tenter d’accéder à une reconnaissance sociale. Ce n’est pas une provocation, c’est le besoin de se sentir légitime chez soi.

Par intérêt, le marché et par là le monde économique satisfont aux exigences du musulman de France. Seul le politique ne lui offre rien en sa qualité de musulman (quoiqu’on ait vu une candidate voilée au NPA ou un préfet de confession musulmane nommé par les bons soins du président).

Face à la xénophobie, le silence de nos élites

Or, ces questions taraudent les Français, cela les choque pour différentes raisons souvent exécrables, tantôt naïves, mais parfois justes. Et sur ces questions : silence radio, des politiques embarrassés, des intellectuels qui s’esquivent, des journalistes balourds et hop le malaise s’installe et le ressentiment s’accroît.

Devant le panneau publicitaire “fièrement halal” déjà précité, quelle est la réaction des non musulmans de ce pays ? Faisons le sondage…ma main à couper que “font chier ces bicots” arrivera bien avant le “savent plus quoi inventer ces publicitaires”. La haine pour s’exprimer préfère un visage à une idée. Autrement dit le fait que pour se faire du fric certains ne reculent devant rien choque moins que le fait que le musulman puisse avoir une publicité qui lui est exclusivement destinée.

Pourquoi les parangons de la bonne conscience se font-ils si discrets ? Voyons un peu, pourquoi Martine Aubry, Dominique de Villepin, François Bayrou pour en citer quelques-uns restent-ils si silencieux ? Pourquoi nos sociologues patentés, nos spécialistes en religion de tout poil, nos légistes verbeux, nos avocats tonitruants, nos Minc, Duhamel et consorts. Ces “modérés” bon teint faux culs se la bouclent. C’est qu’ils sont gênés aux entournures : il ne faut pas “stigmatiser” l’Islam, mais quid de “nos valeurs” ? Alors que faire ? Se taire, c’est l’option qu’ils ont choisie. Où l’on voit qu’à défendre par principe une laïcité ouverte (c’est à dire libérale) on se retrouve contraint de nier l’évidence : la montée du communautarisme sous l’œil désolé mais complice des pouvoirs publics.

Revendique tes racines et baigne toi dans la marmite mondialisée

On leur promettait la civilisation, ils ont eu la colonisation

On leur promettait l’intégration, ils auront la confessionnalisation

On leur promettait la nationalité, ils auront le droit à la différence

Les populations d’origine immigrée se voient reléguées au rang de tribu, un peu avec le même statut que les dhimmis chrétiens en terre d’Islam au Moyen-Age et après. Elles sont ainsi intégrées, par la magie du verbe dans la catégorie “Français de confession musulmane” et c’est en tant que telles qu’elles ont le plus de chance d’être entendues. Quelque part entre la gaypride et la journée du handicap, ils auront droit à leur marche “de la fierté méditerranéenne” au cours de laquelle des associations bienveillantes leur distribueront gratuitement un coran en arabe.

Les non musulmans seront cordialement invités à assister à ce carnaval “aux couleurs des keffiehs et au rythme des djembés”. Un mot rapide pour le peuple palestinien, quelques prêches dénonçant la dépravation de l’Occident, concurrence entre le cortège marocain et l’algérien…on se croirait à Londres !

Les fidèles d’Allah y dénicheront aisément des montres fabriquées en Chine et vendues sous le manteau qui leur signaleront les heures de prière (et l’Est ça peut être utile). Au boulot, ils pourront même se déchausser et dérouler leur tapis s’ils travaillent dans une “entreprise éco-citoyenne responsable et soucieuse des sensibilités religieuses de ses employés”.

Une bataille culturelle et sociale plus que religieuse

Ils ne seront plus français, ils seront des musulmans de France. La France, un espace vidé de sa substance : la nation. En prononçant des déchéances de nationalité à tour de bras, le gouvernement pousse dans ce sens. En être réduit à déchoir de la nationalité, c’est revenir au Parti Communiste qui n’avait d’autre choix que d’exclure ces brebis galeuses ! Ca en dit long sur l’impuissance de l’Etat…

Pour éviter que le lien social ne mute en peau de chagrin, il convient d’inverser la logique libérale à l’œuvre. Il faut s’interroger sur la restauration scolaire ou sur l’absentéisme pour raison religieuses, il faut interdire les publicités vantant les supposés mérites d’une spécificité religieuse, il faut interdire la mention de l’origine géographique d’un Français dans les médias. Bref, il convient de durcir la législation laïque, d’élargir son acception. On garantira ainsi la liberté de culte. On respectera le caractère privé de la foi.

Quelques femmes en burqa n’ont aucune incidence, des milliers d’affiches dans toute la France, ou la restauration de l’équipe nationale de foot sont des sujets bien plus anxiogènes qu’il convient de traiter. Les recettes consistant à ghettoïser davantage ces populations ne sont que des poisons qui peu à peu feront tomber le corps social. Il convient d’expliquer que le mélange peut former une identité nouvelle tandis que le repli communautaire (qui chômage aidant s’apparentera toujours plus à de la ségrégation) parasite la démocratie.

Cela le gouvernement n’en a cure. Il souhaite plutôt diviser ces populations en deux catégories : “le bon musulman” et “les voyous”. Entre les deux : pas d’alternative. Arabes de France, vous avez le choix entre la mosquée et la prison. L’important c’est de continuer à consommer pour la croissance du capital.

samedi 28 août 2010

Retrouvez-nous sur Reconquête 2012

Aux quelques lecteurs fidèles et occasionnels de Palimpsetse, je vous invite à nous retrouver sur le blog à 8 mains Reconquête 2012 ( http://www.reconquete2012.com/ )

Je vous souhaite une agréable lecture et vous conseille de vous abonner à la newsletter. Cordialement.

Rodolphe

mardi 24 août 2010

Le Hic, c’est la disparition des isthmes

Par quoi notre monde est-il gouverné ? Par le sexe et l’argent bien sûr, mais au delà ? N’y a-t-il pas quelque dieu moderne qui guide nos pas ? Qui nous fasse renoncer à la cassette d’Harpagon ou tourner le dos au charme d’Eros ?

De la révolution française à la fin du XX° siècle, l’espéranto mondial reposait sur les mots en “isme”. Chacun les comprenait, les interprétait, les contestait : Du patriotisme au nationalisme, du socialisme au communisme, de l’anarchisme au libéralisme, de l’impérialisme au colonialisme, l’isme était l’alpha et l’oméga de tout un chacun.  A gauche comme à droite on ismait les noms propres sans vergogne : le marxisme et le léninisme monstres froids se muèrent en guévarisme ou  encore en maoïsme jugés plus conformes à l’esprit de la deuxième moitié du XX° siècle. Puis, ce fut au tour du gaullisme, du thatchérisme pour les conservateurs. 

C’est ainsi que de nuances en subtilités les ismes s’accouplèrent ou fusionnèrent parfois au mépris de leur identité. Le socialisme s’allia au libéralisme et ensemble ils enfantèrent le blairisme. Les ismes se dénaturèrent si vite qu’on renonça à les employer. Avec eux, on enterrait les idéologies porteuses de tous les maux de notre société. Mais par quoi les remplacer ?

Plus propres et apparemment neutres, la publicité et les formateurs de non-opinion aidant,  les iques comblèrent le manque. Les iques firent leur grande apparition sensiblement au même moment que les ismes, mais restèrent en retrait jusque à la fin du siècle précédent. Ils étaient fils de la révolution industrielle alors que les ismes avaient été enfantés par la révolution française. Voilà le hic ! Les iques n’ont pas d’esprit tout juste un corps qui tend d’ailleurs à se dématérialiser. Les enfants de la technique envahirent tout : songeons à, la vieille aéronautique, où encore au grand oncle informatique et à sa cousine robotique… Il faut désormais compter avec le numérique, la génétique, la domotique, la fibre optique, que sais-je encore ! Qui sont-ils exactement, que véhiculent-ils ?

On serait tenté de répondre qu’ils ont pour vocation à transmettre des flux de vide. Mais ce serait aller trop vite en besogne. Quel nihilisme nous pousserait ainsi irrésistiblement vers le néant ? Les iques nous les consommons avidement, nous dépensons pour eux, nous produisons avec eux…ils sont nos compagnons quotidiens, des outils qui voilent nos solitudes respectives. Il s’agit ni plus ni moins que d’instruments paravents seuls capables de masquer le mode de vie contemporain fait de déplacements, de mobilité et de solitude. Ils sont le nouvel opium du peuple. Ils remplacent avec bonheur religions et projets collectifs. Harmonieusement, ils substituent l’outil à la pensée.

A l’instar des ismes, ils savent aussi, sinon mieux, faire rêver, promettre monts et merveille et qui sait l’immortalité : Ils envisagent la vie éternelle, l’échange instantané, le confort absolu quoique virtuel. Les iques sont conformes à l’esthétique : Designs et non salissants lorsqu’ils prennent la forme d’objet usuels, novateurs et pionniers dans leur forme scientifique, les iques sont conformes à notre monde livré à la techno-science. Nécessitant des concepteurs de haute volée et des utilisateurs serviles et stupéfaits, ils font vœu de propreté, d’ergonomie et de maniabilité.

C’est ainsi que les iques ont volé toute forme de transcendance à l’humanité. Ils offrent un présent perpétuel et à chacun l’illusion de communiquer avec l’autre. Les iques sont à l’évidence des moyens utilisés comme une fin. Pour contrer ces iques dévoreurs, je vous propose un isme radical pour dans cette lutte : l’archaïsme ! L’anti modernité a cette force unique d’être toujours à la mode. Je vais donc m’employer à graver ce texte sur une paroi rocheuse…à Lascaux ou ailleurs.