vendredi 27 janvier 2012

Capitaine Hollande, tu n’es pas de notre galaxie mais du fond de la nuit

La Galaxie de gauche, j’entends. Je me suis livré à l’occasion du passage retentissant (!?) à “des paroles et des actes” à un relevé systématique des mots, expressions, références employés par le candidat socialiste. Exercice fort fastidieux mais particulièrement instructif. Florilège sur 2 heures d’émission:

 

“Je” ou “moi-même” a été employé 251 fois. “Elle” pour sa compagne se manifesta à 5 reprises.

“Nous” 37 fois dont 6 fois pour désigner Sarkozy et lui et 3 fois pour désigner le gouvernement. Les autres fois “nous” précédait souvent “effort” et “solidarité”

Gauche a été employé 9 fois et “Front de gauche” 2 fois. “Droite” 3 fois.

“Parti socialiste” a été prononcé 1 fois et “socialiste” une autre fois pour se caractériser dans son soutien non officiel à Obama. “Communiste” à 2 reprises. “Socialisme” n’a jamais été prononcé quant à “social”, il ne fut employé par le candidat qu’au sujet des “normes sociales des produits chinois” tout comme “environnemental”. “Nucléaire” et “écologie” ne sont pas venus à la bouche de François, pendant plus de deux heures.

Les autres personnages de gauche, du passé comme du présent ? “Mitterrand” vint aux lèvres à 4 reprises après le comparatif des deux tribuns. “Jospin” débarqua face à Juppé à deux moments. A l’étranger, il fut question comme éminent socialiste de “G. Shröder”. Quant à Blum, Jaurès … ont-ils existé pour François ?

Merkel a eu droit à plus d’égard puisque nommée à 5 reprises.  Sarkozy fut finalement lâché 6 fois. Monti 1 fois. Jean Luc Mélenchon et A. Montebourg une fois. Obama 2. Bilan : Personnalités de droite citées à 12 reprises celle de Gauche 9 fois ! Jolie performance.

 

Doit on s’étonner de ne jamais avoir entendu Hollande hier prononcer les mots ou expressions suivantes ?

Travailleurs, employés, ouvriers, syndicat, salaire, Smic, justice sociale, partage des richesses, redistribution, développement, services publics, République (en dehors de Président de …), laïcité, relance (1 fois mais de façon péjorative), nation, révolution, transformation, droit sociaux, égalité, souffrance, peur du lendemain, pouvoir d’achat (1 fois du bout des lèvres).

“Les Français” furent évoqués une quinzaine de fois, souvent appelés à lu faire confiance. Les “salariés”  eurent droit à une dizaine de considérations. Quant à “peuple” il surgit 4 fois. Le “chômage” fut prononcé 9 fois, “précaire” une fois tandis que chômeur ne fut entendu qu’une fois”.

“Sécurité sociale” fut immédiatement suivi de “déficit” et de “financement”, la “retraite” fut prononcée 3 fois en une minute environ. Les fonctionnaires eurent droit à 4 citations, la Police, la Justice, la gendarmerie 3 fois chacun et éducation nationale lui vint 4 fois à la bouche. “Santé” “médecine”et “hôpital”, jamais cités ne sont pas prioritaires.

En revanche, “entreprises ou “sociétés” revint à 40 reprises, PME à 13, Banques à 16, industrie à 13, entrepreneurs à 3, redressement (des comptes) 9 fois. Ce n’est pas tout : “Dette” eut les honneurs du candidat à 12 occasions auxquelles il convient d’ajouter les 7 “dépenses publiques”, les 8 “redressements budgétaires” et les 6 “équilibres” (budgétaires) toujours, les 4 “déficits”. “Compétitivité” vint harmonieusement s’exposer à 5 reprises, et “coût du travail”autant de fois, tout comme d’ailleurs l’”effort” (ce dernier souvent suivi de “consenti par les Français”).

 

“Consommateur”, deux fois eut plus d’égard que “citoyen” une fois.

 

“PME et entreprises” étaient souvent encadrés par “charges sociales” ou “investissement” et“innovation” ( Près de 20 fois à eux deux) mais pratiquement jamais par “emploi” ou “travail”.

Le “système centralisé” fut dénoncé à 3 reprises tandis que les miraculeuses “régions” et “décentralisations” sont survenues 9 fois.  Tout cela dans un souci d’”efficacité” (environ 4 fois).

 

Fiscalité dut être prononcé plus d’une cinquantaine de fois mais le terme pris seul est peu significatif. En revanche la TVA (sociale ou non) revint 7 fois sur le tapis. Quant à la finance (qu’on attaque avec quoi d’ailleurs ?), elle préoccupa F Hollande à plusieurs reprises surtout sous l’appellation “banques” ou bien “marchés” 13 fois. Elle fut souvent associée à “paradis fiscaux” (3 fois) “produits toxiques” (3 fois) spéculation (6 fois) agence de notation (2 fois) mais jamais ou presque à “taxation”. “Capital” fut susurré à deux reprises.

 

Le monde de M Hollande peut paraître un peu étonnant : “Globalisation” “mondialisation” “marchandisation” ne l’ont pas préoccupé. Les pays évoqués furent l’Allemagne plus de 10 fois si on y associe Merkel, Etats Unis 1 fois, Afghanistan 2 fois, Chinois, 3 fois. Quant à Europe, BCE, traités, Fonds monétaire européen, UE, Bruxelles, ils totalisent ensemble environ 12 mentions.

 

Enfin les formules creuses et insipides furent légion, je n’en relève que quelques unes pour conclure : “Rassembler” 13 fois, “Confiance” 10 fois, Respect 9 fois,  “sans idéologie” 1 fois, “le passé ne m’intéresse plus” 1 fois, “page tournée” 3 fois, “changement” 2 fois.

 

On ne peut que relever la  pauvreté lexicale de l’ami Franois. Une vision du monde pour le moins étriquée. Un héritage de la Gauche tout juste esquissé. Un souci des travailleurs et des actifs très peu marqué. En revanche une attention particulière aux entreprises (grandes et petites). Et l’épouvantail finance qui sert à ramener les brebis égarées dans le troupeau socialiste. “Ah non je n’ai jamais dit “socialiste” !” Merci François.

dimanche 8 janvier 2012

Un Sondage, les commentaires et le mien

Des constantes.

 

Des journalistes politiques qui ne font toujours pas leur boulot sérieusement en se contentant de recracher des “sondages”. Ils n’en commentent que les résultats. Dernier exemple en date ce 8 janvier : un sondage place Hollande à 28 Sarkozy à 26, Le Pen à 19, Bayrou à 12, Mélenchon à 6, Joly à 3. Le reste étant insignifiant. France Inter, le Figaro, Le Monde, Libération et même France Culture entonnent en cœur le même refrain: Sarkozy remonte, Hollande “peine à capitaliser”, Le Pen reste “très haut”, Bayrou “retrouve ses électeurs de 2007” et “loin derrière…” Fort bien me direz-vous. Oui sauf que si l’on additionne la totalité des voix de gauche et des écologistes nous parvenons au score de 38%. Au deuxième tour F. Hollande l’emporterait avec 54% des voix.

Si l’on remonte dans les annales de la V° république, voici les scores de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle :

Entre 65 et 69 : La gauche oscille entre 32 et 38 % au premier tour

Entre 74 et 2002 : La gauche oscille entre 48 et 53 % des voix au premier tour

En 2007, elle est à 38 % au premier tour.

Quant aux candidats de gauche présents au deuxième tour : Ils oscillent de 45% (Mitterrand en 65 face à De Gaulle) à 54 % ( Mitterrand toujours pour sa réélection en 1988).

Donc ce sondage si on y réfléchit plus avant nous dit : une gauche au fond du trou, dont le candidat en tête serait élu avec une avance inconnue jusqu’ici pour un candidat de gauche.

 

Je vous laisse le soin de méditer.