jeudi 21 octobre 2010

Mais, que se passe-t-il ? Et que faire ?

Un mouvement protéiforme, décentralisé, largement autonome et au delà des barrières syndicales et générationnelles se diffuse dans toute la France. L’action au début centrée sur les raffineries et les lycées se déplace dans d’autres secteurs. Les centrales syndicales sont contraintes de suivre et s’apprêtent à une nouvelle journée d’actions prévues au cœur des vacances de Toussaint.

Les revendications commencent à s’élargir : Si la contre-réforme des retraites demeure le point nodal , les slogans des manifestants et des grévistes sont bien plus vastes…et les médias commencent à s’en faire l’écho. La contestation sociale devient politique. Le chef de l’Etat en personne est visé, sa démission ou des législatives anticipées sont ouvertement évoquées. 

Ce qu’il y a de malheureux pour ce mouvement est qu’il ne parvient pas à désigner le réel coupable. Rappelons nous l’hiver 2009, 3 grandes journées d’actions avaient rassemblé plusieurs millions de personnes “contre la crise”. En désignant aujourd’hui le président, le mouvement de contestation n’attaque pas le symptôme mais le symbole. Notre marionnette en chef et sa politique ne sont qu’une courroie de transmission parmi d’autres de la stratégie du choc chère à N. Klein. Et la contre-réforme des retraites qu’une des mises en pratique concrète de l’huile de foie de morue indigeste et non curative de la logorrhée néolibérale.

C’est bien plus dans une redéfinition du partage du travail à l’échelle mondiale, dans une remise à plat de nos modes de consommation ou dans une nouvelle législation des échanges, qu’une alternative peut-être envisagée . Un changement de tête au sommet de l’exécutif national n’aurait, in fine, que peu de conséquences (si ce n’est un immense orgasme collectif). Une autre tête lui succèdera… qui sera soumise aux mêmes injonctions venues des marchés.

Alors bien sûr le saut opéré par les manifestants (du problème des retraites à la volonté d’en découdre avec NS) n’est pas inintéressant, mais il faut de suite aller plus loin et remettre en question le fonctionnement de l’économie française, européenne et éventuellement mondiale pour disposer d’un corpus politique cohérent à même de contrecarrer les puissances actuellement à l’œuvre.

Voyez la Grèce et son austérité, voyez l’Espagne et sa dépression, voyez l’Irlande épuisée, observez les Etats-Unis chancelants, écarquillez vos yeux devant l’offensive Cameron en Grande-Bretagne et jetez un œil pour finir à la France. Vous voyez, l’Europe et l’Occident s’appauvrissent, les droits sociaux régressent, les services publics sont essorés, les allocations largement restreintes. La cure d’austérité sans précédent qui affecte l’Europe n’est que la conséquence de la dérégulation économique totale qui rend le moins disant social et fiscal maître du jeu global. Après en avoir été les initiateurs, il y a fort à parier que les “Occidentaux” soient les grands perdants de la mondialisation. Notre apogée prend fin et nous nous battons pour le monde d’hier en défendant nos retraites.

Entendons-nous bien, ce que je veux dire par là c’est qu’effectivement les conditions économiques globales actuelles ne permettent plus l’entretien d’une sécurité sociale (au sens large) de qualité. Evidemment, ce n’est pas une raison pour accepter cette régression sociale, mais au mieux, cela aboutira à une remise en cause encore plus brutale dans quelques années  et ce quel que soit le président. En d’autres termes, notre appauvrissement relatif (ou absolu) nous oblige à redéfinir un projet économique. Les cadres qui structuraient la société post deuxième guerre mondiale se sont tous effondrés. Il n’y a plus de mythe fédérateur qui soit porteur d’avenir. Nous défendons nos retraites, mais nous n’anticipons pas. Nous voilà confinés dans le rôle de conservateurs du patrimoine social. Ils auront beau jeu de nous mettre ensuite au musée.

Car il faut bien dire qu’hormis le plus de croissance (et son double inversé, la décroissance), il n’existe pas de projet économique. Comment penser une économie au service de ceux qui la font et non au service de ceux  qui en dispose ? L’économie peut-elle servir l’intérêt général et comment ? Comment le politique peut-il faire rimer développement économique et social ?  Comment se fait-il que ces questions ne soient pas posées au delà de cercles militants restreints alors que tout concourt J’y reviens une fois de plus, mais pour qu’il y ait projet économique, il faut une volonté politique.

C’est pourquoi le mouvement de contestation ne doit pas être porté uniquement par les centrales syndicales. Mais qu’attendent les chanteurs pour organiser des concerts dont les fonds récoltés seraient redistribués aux grévistes? Mais qu’attend la gauche pour tenir des meetings unitaires dans des stades bondés? Mais qu’attendent les réalisateurs et les poètes pour élargir le champs des possibles, pourquoi les philosophes nous offrent-ils si peu de grilles d’analyse conceptuelle ? En vérité, ils ont peur d’entrer dans la bataille, peur car non instigateurs. Vous en avez entendu un seul s’exprimer ? Rien, personne hormis ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition parlementaire. Et face à ce néant, les éditos se poursuivent et s’enchaînent dans le “cercle de raison” qui stipule que rien ne doit mettre en péril la bonne gouvernance. Les éditos puants du Monde, les bassesses du Figaro, le poujadisme latent d’Europe Un ou de RMC info distillent à longueur de journée leur saloperie estampillée MEDEF UMP. Et le premier d’entre les Français qui nous refait le coup du “on n’a pas le droit de prendre en otage des gens qui n’y sont pour rien”…à croire qu’il veut qu’on le prenne lui en otage… et pour de vrai.

Quelque chose d’indicible flotte dans l’air, mais personne n’ose véritablement s’en emparer.

Il faut déjà sauter sur l’occasion pour rappeler que ce ne sont pas les fonctionnaires ou les arabes qui appauvrissent le pays mais les banquiers et autres traders. Que les grandes fortunes n’effectuent pas leur devoir de solidarité en obtenant des privilèges fiscaux. Qu’il nous faut une nouvelle nuit du 4 août. Mettre les choses au clair, rappeler que ce qui se joue n’est rien d’autre qu’un nouvel épisode de la lutte des classes. Réforme validée ou non, demain la précarité de l’emploi,  le chômage l’endettement des ménages et des Etats continueront de s’accroître.Demain les usines délocaliseront encore, demain les mal logés seront plus nombreux, demain les restos du cœur serviront toujours plus de repas, demain des sans-domiciles mourront de froid. Demain, les impôts augmenteront, comme les cotisations ou le prix des PV. Demain toujours, demain encore, l’ISF sera abrogé, demain des professeurs stagiaires démissionneront, demain des emplois publics seront supprimés, demain les hôpitaux fusionneront, demain la Poste fermera des agences, demain l’amiante continuera à tuer, demain les sans papiers laveront vos couverts dans les restos où passeront l’aspirateur dans votre hôtel.

Nous en sommes au stade infantile de la contestation. Il faut débloquer les cerveaux tout en bloquant les raffineries. Il va nous falloir grandir vite et viser juste. Défilons plutôt dans le XVI° arrondissement et à St Jean Cap Ferrat. Bloquons les transporteurs de fonds plutôt que les dépôts alimentaires. Arborons un insigne pour nous rencontrer et nous compter. Marquons notre désaccord au quotidien, en tous lieux.  C’est fondamental.

lundi 18 octobre 2010

Retraites : une lutte fraternelle et porteuse d’espoir collectif

Enfin ! Enfin, il se passe quelque chose en France ! Face à la crise qui persiste, face aux politiques néolibérales éculées, malgré la paupérisation qui se profile, en dépit de toutes les inerties, la France est en mouvement.

Pourtant, on ne parle plus que de pénurie, de blocage. De ce spectre de la paralysie qui menace. Trains annulés, essence en rade, lycées perturbés… Le moment est crucial dit-on.

Dans le même temps, le système D se déploie, les caisses de solidarité se mettent en place, l’imagination prend peu à peu le pouvoir. Non pas le pouvoir politique mais le pouvoir au quotidien, dans la vie de chacun. Bien sûr, il y aura des râleurs, ceux qui expliqueront qu’ils vont devoir mettre la clef sous la porte, mais pourtant.

Pourtant, ce qui pourrait s’annoncer, c’et une formidable expérience humaine, collective et un brin frondeuse. Comme un clin d’œil à la réalité. Voyez, je n’ai plus d’essence mais je survis. On fait du covoiturage, on redécouvre sa vieille paire de patins à roulettes, la promiscuité des bus. Les Vélib pris d’assaut, sont mis gratuitement à la disposition des Parisiens…

Prenez le front populaire, tous ont décrit un moment formidable et fraternel. La joie de vivre. Même les patrons se sont avoués “subjugués” face à un mouvement collectif, impossible à arrêter. Prenez les grèves de 95, tous ont survécu et de nombreux parisiens en gardent un souvenir ému, d’autres rapports s’établirent entre voisins, entre patrons et employés, on se se saluait dans la rue. Une entente complice régnait. Bien sûr l’impact économique fut important, mais l’aventure humaine, partout, a tout emporté.

A chaque fois que ce type d’événement surgit, nous avons deux configurations possibles:

- Soit la grève est impopulaire, et les usagers excédés exercent une pression terrible sur les grévistes.

- Soit elle est populaire car le sentiment général est que ce combat est légitime et majeur.

Or, ici, avec le mouvement opposé à la contre-réforme des retraites, l’opinion publique soutient largement le mouvement. Légitime et majeur, oui ce conflit l’est.  Pour la très grande majorité des Français, c’est au gouvernement de reculer. Lui qui cède constamment devant le pouvoir de la finance, lui qui cède face aux instances européennes, lui qui se sert avant de servir, lui ne reculerait pas devant des millions de Français qui éprouvent un fort sentiment d’injustice sociale ? La tour d’ivoire doit céder, et s’il faut en arriver à la paralysie du pays et bien, tant pis !

Les parents disent à leurs gosses de manifester pour eux

Des policiers soutiennent ouvertement les blocages des lycées

Les routiers viennent en aide aux raffineurs.

Je pense que le peuple français consentirait au blocage du pays, ce n’est pas le manque d’essence dont on a peur, c’est que l’injustice ne s’accroisse trop. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que, pour paraphraser notre Winston d’outre Manche, «Jamais, dans l'histoire des guerres, un si grand nombre d'hommes n'ont dû autant à un si petit nombre.» Il parlait des pilotes de la RAF durant la bataille d’Angleterre en 1940-41. Oh, certes nous ne sommes pas en guerre et nous ne combattons pas le nazisme; ce n’est pas le sens de ma comparaison. Non, mais remarquons combien le devenir d’un mouvement social qui mobilise des millions de Français dépend de si peu d’hommes, les employés qui de près ou de loin travaillent dans les transports et la filière pétrolière.

Alors, que leur dire ? Que nous comptons sur eux bien sûr, mais qu’ils peuvent et doivent compter sur nous autres. Nous ne serons pas de simples moutons dans cette affaire. Notre combat est juste et légitime, il est emblématiques de toutes les luttes. Ne laissons pas, une fois de plus l’Histoire se faire sans nous, entrons-y !

samedi 9 octobre 2010

Imaginez un métier

Oui essayons d’imaginer un métier où vous devez satisfaire environ 160 clients par semaine. Toutes les deux semaines, l’examen du dossier de chaque client, vous prend dix minutes. Vous êtes contraints d’effectuer ce travail chez vous car vous ne disposez pas de bureau sur votre lieu de travail. Imaginons également que la famille proche de ces clients doit aussi être satisfaite du service rendu. Précision : vous ne choisissez pas votre clientèle, et vous ne pouvez en changer en cours de route. Celle-ci peut être courtoise, parfois vulgaire et injurieuse, ou même violente physiquement. En cas de difficulté, vous n’avez pas accès à la médecine du travail.

On pourrait même envisager que ce métier exige que vous retraciez chaque soir sur le net le compte-rendu de vos entretiens avec vos clients. Ce job serait ainsi le premier à être  parfaitement transparent, un peu à l’image du panoptique de Foucault. Mettons également l’hypothèse que chaque année l’employé devra établir son parcours annuel prévisionnel. Mais quel peut bien être ce métier mystère où le travailleur est à ce point infantilisé ?

Prêtons nous à rêver en fantasmant que ce métier est aussi évalué au quotidien par deux personnes, qui ont la haute main sur vos horaires de travail et leur aménagement. La progression salariale serait également lente et soumise à un autre évaluateur, qui vous connaît très mal. Celui-ci viendrait à intervalles irréguliers mais toujours très espacés. Avant de vérifier la qualité de votre travail, il papoterait quelques instants à votre sujet, dans votre dos évidemment, avec l’un des deux chefs déjà évoqués.

Ah, je risquais d’oublier quelques menus détails : vous avez une probabilité toujours plus grande d’exercer sur plusieurs lieux de travail, sans être remboursé de vos frais de déplacement et sans disposer de tickets restaurants. On pourrait aussi corser le tout en disant que l’employeur est seul maître de vos jours de congés. Et comme décidément ils n’en valent pas la peine, on leur supprimerait toute formation initiale. Quant à la formation continue, elle se raréfie et devient quasi inaccessible. On leur proposera donc de se former sur leur temps de vacances.

L’exercice de ce métier vous rapporterait la bagatelle de 16 KEuros annuels, soit un salaire mensuel d’environ 1350 euros, assorti d’aucune prime ni de treizième mois. Imaginons aussi qu’il faille être détenteur d’un master soit un bac plus 5 pour prétendre à l’exercice de ce métier. Cela donne envie ?

Oui ? Alors continuons : Imaginons que ces employés soient livrés en permanence à la vindicte populaire, qu’on les accuse d’être des nantis paresseux, qui coûtent trop cher. Imaginons qu’on en vienne à les noter professionnellement en fonction de la réussite dans la vie de leurs clients. Imaginons que le président de leur pays dise d’eux qu’ils ne pourront jamais égaler le curé…

C’est le métier dont rêvent tous les libéraux du monde entier qui se dépeint progressivement sous vos yeux. C’est pourquoi, sans doute, on dit de lui que c’est le plus beau métier du monde.

mercredi 6 octobre 2010

Retraites : L’heure de l’épreuve de force

La pratique continuelle et inouïe du mensonge par l’ensemble du gouvernement, des sondages de popularité calamiteux, le soutien massif de l’opinion au mouvement social, un gouvernement à l’agonie et promis à une mort prochaine, une situation économique et sociale catastrophique, une France pointée du doigt et moquée dans le monde entier, voilà le triste bilan de 3 années de « réformes ». Nous ne sommes plus au bord du gouffre nous chutons.

Jusqu’ici la tonalité de mes articles étaient virulente envers ceux qui nous gouvernent, mais désormais, ils seront incendiaires grossiers, manipulateurs, plein de mauvaise foi. Parce que les bornes de l’indécence ont été franchies trop de fois en haut. Ces gens là ne méritent plus le respect que l’on doit à leur fonction. Ce ne sera plus le ministre ou le président, ce sera l’escroc, le menteur, le mou du bulbe, le nain, le facho, la baronne, la rebeu de service, la black du quota. Ils nous méprisent, c’est un fait. Injurions-les, de toute façon ils ne comprennent que ce langage. Les plus modérés diront sans doute qu’il s’agit là d’un excité de première qui écrit, qu’il n’a pas toute sa tête. Non, ma décision a été réfléchie

L’injustice notoire du projet de réforme des retraites me pousse à le qualifier désormais de contre-réforme. Je crois que nous ne devrions d’ailleurs n’en parler que sous cette appellation.

Par 3 fois en un mois les Français sont descendus nombreux dans la rue pour manifester leur désaccord. Ils s’apprêtent à renouveler leur geste le 12 octobre prochain. En face d’eux un gouvernement composé d’escrocs et de menteurs qui ose se qualifier d’« inflexible ». Cette réforme est « nécessaire » et « juste » entonnent-ils tous en cœur ânonnant de la sorte leurs putains d’éléments de langage. Quant à l’argumentaire, c’est du néant, le vide absolu. Certains fayots ex chiraquiens allant même jusqu’à avouer, dans un moment d’égarement, que tout cela n’est destiné qu’à permettre à la France de CONTINUER à s’endetter sans payer des intérêts exorbitants.

Vraiment, pas de doute il y a vraiment de quoi être fier. Cela en dit long sur la « souveraineté populaire » non ? Et sur l’état de la « démocratie ». Mais vous savez quoi ? Le Français de base il s’en fout mais alors complètement. C’est vraiment le cadet de ses soucis.

Faire travailler davantage, pour moins, l’ensemble d’une population pour que les financiers puissent continuer à se goinfrer, c’est cela que nous a expliqué le gendre idéal « BASGROIN ». Bien sûr, on le subodorait, bien sûr, on le supputait, certains même, les plus avertis, le savaient. La nouveauté (la modernité !) c’est qu’aujourd’hui, ils n’ont même plus peur de nous le balancer en pleine gueule ! Il y a une petite trentaine d’années cela aurait suffi à mettre le feu aux poudres, aujourd’hui, les Français sont frileux, ils hésitent, tergiversent, ergotent, épiloguent. Et merde ! On nous vole les amis, on nous spolie, et les voleurs vous préviennent. Faudra pas se plaindre ensuite, et comme vengeance croire qu’un bulletin DSK fera l’affaire. Là c’est moi qui vous prévient : lui c’est le même qu’eux, sauf qu’il organise tout de plus haut...et de plus loin.

Heureusement (hum), certains ont un intérêt majeur, à ne pas céder. La CGT, la CFDT, ont des élections professionnelles décisives dans un an étant donné les nouvelles règles de la représentativité. Alors que la CGT craint de perdre certains bastions s’ils perdent le monopole de la contestation, la CFDT, doit aller elle aussi, jusqu’au bout si elle veut reconquérir une partie des pertes qu’elle a enregistrées suite à ses successives trahisons. Les deux grandes centrales sont en réalité pieds et poings liés. Elles doivent obtenir des concessions importantes pour avoir au moins une semi victoire à mettre à leur actif. La CGT est obligée d’appeler à durcir le mouvement. La CGT transport et sans doute la CGT Total et Raffinerie ont annoncé une grève reconductible à partir du 12. Si il ne veut pas perdre le contrôle d’une partie de sa base, Thibault doit se rapprocher du principe de la « grève reconductible » ou de la « grève générale ». Ce qu’il a déjà commencé à entreprendre.

Les syndicats se retrouvent dans une partie qu’ils ne pensaient pas possible, il y a peu. La bataille de l’opinion est gagnée, le mouvement dans la rue ne faiblit pas. La résignation tend progressivement à laisser la place à l’exaspération. Bien sûr une bonne partie des personnes les plus touchées par la contre-réforme se conteront de jouer le rôle de mouton. Ils signeront des pétitions... Mais je les préfère moutons des syndicats plutôt que du gouvernement. Ce qui est en train de se passer est que le sentiment d’une possible victoire (qui de toute façon restera très symbolique eu égard au mal que ces salopards auront fait à la France durant leur quinquennat) est en train de grandir. De nouvelles catégories de population commencent à entrer en scène. Les jeunes ont fini par comprendre qu’ils étaient, de fait, les premiers visés. Je ne m’étends pas ici sur cet aspect. Ceux qui commenceront à travailler à 18 ans demain, devront cotiser 44 ans avant de pouvoir prendre la retraite à 62 ans. Alors que ceux qui entreront dans la vie active après vingt ans cotiseront 41 ans et demi.

Surtout, si le conflit perdure, il y a fort à parier que la plate forme revendicative s’élargisse. La contre-réforme des retraites ne serait plus qu’un prétexte. La liste des mécontentements est infinie. En se montrant aussi obtus le pouvoir est inconséquent.

Et si on faisait un petit sondage opinionway en demandant « Etes-vous favorable à la démission du petit Nicolas ? » que croyez-vous qu’il adviendrait ? C’est illégal un tel sondage ?

Que l’on ne se méprenne pas : le seul espoir que j’entrevois est de les faire reculer, des les acculer...bien profond. Pour le reste, à savoir la mise en œuvre d’une politique de progrès social cohérente même en 2012, c’est le noir absolu. Cependant, je ne vous cache pas, que rien ne me ferait plus plaisir que de les voir baliser. Et ne me faîtes pas croire que ce n’est pas votre cas ! Alors marchons, marchons...vous connaissez la suite.