jeudi 26 mai 2011

P.S. : enfin officiellement de droite !

On l’attendait depuis quelques temps mais cette fois ci  la couleur est annoncée clairement : en 2012 le PS tiendra un discours de droite. Le voile s’est levé cette semaine :

A moins d’un an des présidentielles, au moment où les primaires socialistes débutent, les deux principaux challengers dans la course à la candidature, Hobry et Aullande, n’ont rien trouvé de mieux que de soutenir la candidature de C Lagarde au FMI. La boucle est bouclée. C’est la confirmation de ce que tout le monde savait à savoir l’alignement pur et simple du parti socialiste au néolibéralisme globalisé. C’est la preuve irréfutable que le PS se réfère aux mêmes grilles de lecture budgétaires et macroéconomique que l’UMP. Réduction de la dépense publique comme seule réponse à l’endettement public, libre mais dans le même temps renflouement du privé par les fonds publics. Autrement dit la dépense publique pour le privé, les impôts pour le marché ! Car c’est bien cette politique qui a été menée par notre superbe Christine non ? Alors quoi, pour le PS cette femme mérite donc une promotion, histoire d’organiser la même arnaque à l’échelle mondiale. Non mais franchement comment les leaders de ce qui devrait être la gauche peuvent-ils tenir (et penser ?) des propos pareils ? Mais où sommes nous tombés ? Aubry, la tenante de “l’aile gauche du parti” pense même judicieux d’en rajouter : ce serait “une très bonne chose pour la France”. Ah oui, comprenez, je vois ce qu’elle veut dire, c’est qu’après l’affaire DSK il faut restaurer l’image de la France. Mais pour les Français, les Grecs, les Portugais, les Irlandais, les Britanniques est-ce une bonne chose Martine. De gauche, comme toi Martine, comme toi François,  je pensais  que le FMI et la politique Lagarde étaient pour vous des contre modèles. Mais je vois qu’il n’en est rien, vous prétendez être l’opposition en adoubant systématiquement la majorité. Ce n’est plus la gauche caviar, c’est la droite vaseline !

On pourrait déjà faire remarquer que FMI est en soi un organisme profondément antidémocratique et impérialiste (véto des Etats-Unis, surreprésentation des droits de vote de l’Europe et des Etats-Unis) voire d’asservissement des peuples (via les fameux plans de restructuration). Mais le PS ne dénonce plus depuis longtemps les travers caractéristiques de la “gouvernance mondiale”. Cela constitue déjà en soi un reniement des valeurs et principes de gauche. Même le citoyen de gauche le plus modéré est en droit d’entendre un discours qui pointe les limites de l’organisme et son pouvoir démesuré puisqu’il passe par delà la souveraineté des Etats en ayant pour alliés objectifs les marchés et leurs agences de notation.

On avait avalé la couleuvre DSK en 2007 en se disant qu’un “socialiste” à la tête du FMI c’était une lueur d’espoir. C’était surtout un lot de consolation pour un PS encore défait aux élections. Cela pouvait même laisser supposer que le nouveau président de la république était un homme magnanime doté d’un véritable “esprit d’ouverture”.

Aujourd’hui, nous ne pouvons accepter votre soutien à Lagarde, c’est une insulte à la gauche, à son histoire, à ses idéaux.

J’entends déjà les remarques des esprits les plus fins : le PS ce n’est pas qu’Hollande ou Aubry, c’est aussi des militants sincères, des Montebourg qui parlent de “démondialisation”. Oui certes, mais c’est gens là remplissent le même rôle que les blacks du FN, que les candidates voilées du NPA, que les “sociaux” de l’UMP. Ils sont là pour la photo, la caution. Ils servent, à leur insu, ceux qui les écrasent et les méprisent. C’est la (bonne) conscience de gauche du PS. S’il est honnête avec ses idées, Montebourg devrait rallier le front de gauche, voilà la vérité. Dans le cas contraire, sa campagne aux primaires ne serait qu’une opération communication du PS en direction du “peuple de gauche”. Ca a le mérite de coller aux dernières recommandations de Terra Nova : se concentrer sur les femmes, les jeunes, les minorités. Montebourg battu aux primaires et rallié ensuite, c’est pour le PS  affirmer que les attentes du peuple de gauche sont prises en compte dans le projet socialiste de 2012. C’est tenter d’obtenir un résidu du vote ouvrier et des CSP intermédiaires…sans rien changer quant au fonds des idées.

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