Les bourses européennes attendues en très forte hausse, le monde respire, d’ailleurs les aéroports rouvrent. La planète finance a eu ce qu’elle voulait. Entretemps, les gouvernements se sont soit pris une raclée électorale, soit ont annoncé la rigueur. La semaine décisive, c’était la semaine dernière. Entretemps, le FMI soutient la zone euro à hauteur de 250 milliards…et cela passe totalement inaperçu. L’Europe placée sous tutelle partielle, encore un succès triomphant de la “pensée européiste” . Ca nous promet des lendemains qui chantent ! Pour l’heure allons bosser comme si de rien n’était.
Ce que les élections allemandes ne changeront pas : la division historique de la gauche en Allemagne. Le conflit prend sa source en 1919, les sociaux démocrates au pouvoir font tirer sur les révolutionnaires communistes (spartakistes). Le conflit perdure (comment aurait il pu en être autrement ?) durant la guerre froide. Depuis la réunification, la gauche radicale a recyclé les derniers cocos de RDA. Die Linke (la gauche) menée jusqu’ici par l’ancien ministre des affaires étrangères Oskar Lafontaine a réussi plusieurs percées électorales depuis. Le SPD (socio démocrates) n’a jusqu’à présent jamais voulu s’associer à Die Linke pour gouverner. Il accepte en revanche volontiers de s’allier avec les conservateurs pour se maintenir au pouvoir (première coalition Merkel). Les Verts allemands réalisent un bon score. Alliés traditionnels du SPD, ils ouvrent désormais la porte aux conservateurs de la CDU. Autrement dit, à l’exception de Die Linke, tous les partis allemands sont aux fonction. Les cloisons idéologiques ont été abattues seule demeure la volonté de se maintenir au pouvoir.
La même histoire ou presque se dessine en Grande Bretagne. Là bas c’est le parti arrivé en troisième position qui va choisir le futur premier ministre ! Les lib-dem (c’est le nom de ce parti) ont un électorat plutôt bobo et bien pensant et pro européen. Leurs leaders sont plus marqués à droite et tentés de s’allier aux conservateurs. Or, _comme s’est amusant_ les électeurs lib dem ont manifesté pour que leurs chefs s’allient avec le Labour (travaillistes) ! Là aussi, les frontières idéologiques sont plus que poreuses. Hormis quelques prises de position contre la guerre en Afghanistan ou en faveur de l’intégration européenne, les trois partis en course disposent du même programme : résorber les déficits.
Ce que j’appelle “déficit démocratique” réside bien là. La disparition de l’idéal communiste a eu pour effet de pacifier à l’extrême la scène politique européenne. L’interchangeabilité des hommes et des partis comble en apparence la faillite intellectuelle du politique. La similitude et l’interchangeabilité entre les différents partis de gouvernement en Europe ne comblent plus le vide idéologique. L’art du parler creux ou de conter de jolies fables, celui d’écrire des scenarii de crise permettaient autrefois de maintenir en haleine sa population et son électorat. Il n’en est plus rien. Les marionnettes qui nous servent de gouvernement ont depuis longtemps abdiqué devant les puissances financières. Nous sommes gouvernés par des hommes sans idées mais surtout sans idéal. Il nous faut une nouvelle utopie. Thomas More revient ici !
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