L’amorce d’un retour aux fondamentaux pour notre président en chef a fait flop. Proclamer la suppression automatique des allocations familiales pour les parents des élèves absentéistes n’a pas donné lieu à une levée de boucliers suffisante. Le tintamarre autour de la nomination d’un super préfet et d’un préfet spécial en Seine Saint Denis n’a pas eu lieu. Encore raté, le flambeau sécuritaire est douché, lessivé. Reste la burqa, maigre lot de consolation pour redorer un blason fort terni depuis les régionales.
Il était plus que temps de “rebondir” et quoi de mieux que la scène internationale et plus singulièrement européenne ? Et oui, puisque le président français ne peut plus aujourd’hui faire entendre sa voix sur la scène internationale, mieux vaut apparaître en position de force à l’échelle continentale. La “crise de l’euro”, résultat de la crise grecque et de celle, plus générale des endettements publics, venait à point nommé.
Séquence 1 La France a peur, sa “note” risque d’être dégradée par les agences de notation. Bou, on tremble, cette fois ci c’est la fin.
Séquence 2 Pour éviter que la crise grecque débarque chez nous, on annonce des restrictions budgétaires pour éviter de parler rigueur. On laisse au premier ministre le soin de l’annoncer aux Français. Médusés, nous avalons et validons de fait ce choix étrange qui consiste à se soigner avant d’être malade. C’est le principe de précaution ?
Séquence 3 En fait c’est la monnaie unique qui est attaquée par les méchants spéculateurs…attention messieurs dames ! attention ! Il va apparaître dans un coin de l’écran d’abord, presque furtivement. Hop, là ici en compagnie de Merkel. Il a l’air inquiet… mais il est bien là.
Séquence 4 : 750 000 000 000 d’euros mobilisés. Le plan de sauvetage, tant attendu, est mis sur les rails. Comment ? C’est compliqué Pour qui ? La question n’est pas même esquissée. Merci beaucoup, mais sachez que le plus important c’est que l’euro soit sauvé. Et cette fois-ci c’est bon. Le lendemain les bourses reprennent de plus belle, chic une somme rondelette à se partager ! L’euro ? oui on le laisse rebondir 24 heures et une semaine plus tard il s’effondre à nouveau. Alors ce plan de sauvetage c’était vraiment pour sauver l’euro ? Ou pour aider un peu le Crédit agricole, la Société Générale, BNP Paribas et quelques consoeurs allemandes qui avaient un peu trop de dettes grecques, portugaises et espagnoles dans leurs coffres ? Allez savoir, mais chut, ce n’est pas cela qui importe.
Séquence 5 : En effet messieurs dames ce qui importe vraiment c’est de savoir comment le petit père des français a “tordu le bras” à la chancelière allemande. Oui, nous allons vous le révéler, ainsi vous serez comme dans le “saint des saints”. Nicolas a menacé Angela de “reconsidérer la place de la France dans la zone euro” si l’Allemagne refusait le plan de sauvetage. En plus c’est vrai, car c’est le premier ministre espagnol qui le raconte ! L’Allemagne cède, le coq hérisse sa crête, mais pas devant les caméras. Car l’effet en serait moins probant. On douterait, une fois encore, de ce président si fier de lui, sur toutes les chaînes. Mieux vaut avoir le triomphe modeste, quelques jours plus tard, et laisser le premier ministre espagnol le faire, on aimera ça en France. Et en Espagne, Zapatero a bien besoin d’un coup de main pour justifier la nouvelle cure d’austérité.
Bilan de l’opération
Les banques ont eu à manger. Les Européens se serrent davantage la ceinture. Tel un vengeur masqué il a sauvé l’euro. Il a fait payer les boches. Quant à l’euro, il poursuit sa baisse mais celle-ci est en réalité positive pour la France : elle dope les exportations et réduit le déficit commercial.
Epilogue
Il est toujours aussi génial et il a atteint la maturité. Pour preuve : sa discrétion médiatique. Il sera réélu en 2012.
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